L'avenir des forêts canadiennes passe par une plus grande diversité

En 2007, le Service canadien des forêts, division de Ressources naturelles Canada, a entrepris une étude sur le profil et les prévisions du marché du travail pour l'industrie forestière canadienne. L'étude a révélé que le nombre d'inscriptions aux programmes de foresterie avait chuté de façon spectaculaire et que le secteur forestier lui-même était très "insulaire". Le travail est principalement axé sur l'exploitation forestière et le bois, et devient de moins en moins attrayant pour les générations de travailleurs qui grandissent au sein de l'économie de la connaissance. En résumé, le secteur vieillit, ne se renouvelle pas et, en raison de son orientation étroite, est soumis aux variations de la demande du marché. L'importance de la sylviculture pour l'avenir du Canada est à la croisée des chemins.

Lentement, les choses changent. 

Face au changement climatique et à la mondialisation, un secteur forestier plus compétitif, plus résilient et plus durable sur le plan environnemental est en train d'émerger. Avec lui, de nouveaux visages, de nouvelles perspectives et de nouvelles opportunités se dessinent. Mark Kmill, directeur national du Programme pour l'emploi des jeunes en Outland (OYEP), le comprend bien, et il considère que son premier travail consiste à faire prendre conscience de la façon dont l'industrie est en train de changer.

"L'ampleur et la portée des emplois liés à la forêt augmentent", déclare M. Kmill. 

"Outre le bois, le secteur forestier explore l'innovation dans les bioproduits avancés dérivés du bois, les matériaux de construction de la prochaine génération et, du point de vue de la durabilité, il y a un grand intérêt à poursuivre les progrès en matière de décarbonisation et à examiner de nouveaux processus qui génèrent plus de valeur à partir de la même quantité de bois." Tout cela se traduit par une main-d'œuvre beaucoup plus complexe et interdépendante qui englobe l'apprentissage et le développement de compétences dans les domaines de la technologie, de la biologie, de la fabrication, des relations internationales, de la recherche et de la sylviculture, pour n'en citer que quelques-uns. Toute une série d'emplois dans les secteurs adjacents stimulent les économies locales. 

Une plus grande équité et inclusion au sein du secteur forestier canadien est nécessaire et souhaitée.

En 2021, le secteur forestier canadien employait 205 365 personnes, soit une augmentation de près de 10 % par rapport à 2020. Cela dit, les hommes représentent encore 71,7 % de la main-d'œuvre de la foresterie, de l'exploitation forestière et des activités de soutien à la foresterie en Ontario, contre 52,7 % pour l'ensemble des industries, et l'âge moyen des travailleurs reste nettement plus élevé que dans d'autres secteurs. Mais alors que l'attention du public sur le changement climatique et la durabilité s'accentue et que la pandémie et les événements géopolitiques perturbent les chaînes d'approvisionnement, les efforts d'équité et d'inclusion au sein du secteur forestier canadien doivent être accélérés. Des programmes comme OYEP et l'initiative Free To Grow de l'Institut forestier canadien visent à atteindre l'égalité des sexes et une inclusion significative "à tous les niveaux, des postes techniques aux postes de direction dans le secteur forestier". La diversité des emplois verts gratifiants contribue à attirer de nouveaux visages et de nouvelles perspectives.  

La promotion d'une main-d'œuvre pour l'avenir met également au premier plan les questions de justice et d'équité. 

Selon le rapport de 2021, Evidence on Diversity in Canada's Forest Sector, "les autochtones représentaient 7 % de la main-d'œuvre du secteur forestier, soit 14 230 personnes en 2016, ce qui est plus élevé que leur proportion dans la population totale (4,9 %). La population autochtone a augmenté de 42,5 % depuis 2006 et devrait dépasser les 2,5 millions de personnes au cours des deux prochaines décennies. Bien que la proportion d'autochtones dans les zones rurales soit en baisse, le taux de croissance élevé suggère qu'ils seront de plus en plus importants dans la main-d'œuvre du secteur forestier."

La participation est une chose. Veiller à ce que les peuples autochtones reçoivent une part équitable de la part de marché du secteur forestier est une question de réconciliation économique.  

Plus de 70 % des peuples autochtones vivent sur des terres forestières ou à proximité. Les peuples autochtones gèrent ces terres depuis des millénaires et l'utilisation durable des forêts est essentielle à la réconciliation. La participation des autochtones à la gestion des terres est de plus en plus reconnue officiellement par le biais de processus tels que le régime foncier, les revendications territoriales, l'élaboration de traités et les droits fonciers issus de traités.

C'est à l'OYEP qu'il revient de veiller à ce que ces communautés et leurs jeunes bénéficient pleinement de l'avenir de ces forêts. C'est l'une des raisons pour lesquelles la Forest Trust Corporation du Canada est fière de s'associer à eux. 

Depuis 2000, l'OYEP soutient l'éducation sur le terrain, l'expérience professionnelle et les possibilités de formation pour les jeunes autochtones, en intégrant à la fois le savoir traditionnel autochtone et le savoir occidental contemporain. Il compte aujourd'hui deux générations et ne cesse de se développer. Pour Mark Kmill, directeur national, le succès d'OYEP repose sur l'offre d'expériences enrichissantes qui durent toute une vie. "La nature nous sert de salle de classe et la terre est notre professeur. Nous sommes profondément attachés à la sagesse et à la connaissance que nous apporte la Terre. Grâce à la formation en milieu rural, nous nous connectons à la terre, apprenons de ses rythmes et développons des pratiques durables qui sont bénéfiques et préservent notre environnement pour les générations à venir".  

Ces jeunes sont des leaders dans notre économie verte émergente, et nous sommes impatients de voir où ils nous mèneront. 

Précédent
Précédent

Les clics d'Amazon sur les émissions de la chaîne d'approvisionnement (Scope 3).

Suivant
Suivant

Semaine nationale des forêts + Semaine du climat NYC - L'avenir des forêts