Faire croître l'économie verte du Canada en mettant l'accent sur le leadership autochtone

Grandir dans le Nord a été un incroyable privilège, à tel point qu'après 30 ans, je suis revenu pour aider à rapatrier notre Première nation, Sand Point, située sur la rive sud-est du lac Nipigon. Le peuple de Bingwi Neyaashi Anishinaabek occupe ces terres depuis des temps immémoriaux. Plus récemment, les habitants de Sand Point ont travaillé comme pêcheurs commerciaux, trappeurs, bûcherons et commerçants de fourrures. Nos maisons ont été réduites en cendres à la fin des années 50, ce qui nous a contraints à quitter notre communauté. Ce n'est qu'en 2010 que ces terres nous ont été rendues.

Revenons au moment où j'ai décidé de m'inscrire au Sault College of Applied Arts and Technology.  

Pour moi, c'était logique. Mon grand-père était bûcheron, tout comme mon père, et je voulais poursuivre une carrière d'agent de conservation. Mon premier rôle à la sortie du Sault College, en tant que l'un des rares techniciens forestiers autochtones, surtout si l'on compare les chiffres à ceux de mes camarades de collège non autochtones, m'a placé dans une position unique : un Teck des Premières nations, travaillant pour Ressources naturelles Canada - Service canadien des forêts (RNCan-SCF) et aidant les communautés autochtones dans tout le nord de l'Ontario. J'avais tout ce qu'il fallait pour façonner mon avenir et devenir ce que je suis aujourd'hui, c'est-à-dire le président du Trust forestier du Canada.  

Je n'ai pas l'intention de gaspiller cet investissement que ma communauté a largement soutenu.  

J'ai été le témoin direct des difficultés et de la beauté de ma communauté et de l'intersection avec notre environnement naturel et nos forêts. J'ai été témoin d'une terrible pauvreté, mais aussi de familles et de communautés qui s'unissaient pour prendre soin de nos forêts et en tirer profit. Je savais que mon voyage ne faisait que commencer, que le centre de gravité serait ma communauté et que les ressources naturelles constitueraient l'élément pratique.  

Depuis mes débuts, j'ai eu la chance d'occuper de nombreux postes de direction, que ce soit en tant que responsable des affaires et des négociations pour ma communauté, en tant qu'ancien président-directeur général du Conseil canadien pour le commerce autochtone ou en tant que membre de nombreux conseils d'administration d'Ontario Power Generation, de Noront Resources, de l'Institut des administrateurs de sociétés et de Suncor. Ces expériences m'ont également façonnée, mais plus important encore, elles m'ont donné des occasions incroyables de rencontrer des dirigeants nationaux de tous bords, de tous secteurs et de toutes régions de notre pays, ainsi que des dirigeants internationaux. En travaillant autour de la table avec des groupes environnementaux, des organisations et des communautés autochtones, des entreprises du secteur des ressources et de la finance, en faisant du bénévolat et en participant à des conférences, j'ai été aux premières loges, j'ai eu une vue unique, si vous voulez, des épreuves et des tribulations de la diversité et de l'équilibre dans le monde du travail.  

Notre pays a ce qu'il faut pour trouver et emprunter une voie qui nous permettra de prospérer sur le plan environnemental et économique, en mettant l'accent sur nos ressources naturelles et sur le leadership autochtone.  

Lorsque Gary Zed m'a contacté pour en savoir plus sur le Fonds forestier canadien et sa vision audacieuse pour relever le défi des deux milliards d'arbres et au-delà grâce à l'établissement de forêts intelligentesJ'ai été séduit. Il avait compris que les Premières nations et les Métis joueraient un rôle clé dans la création et la préservation de nos forêts. L'avenir du monde repose sur une transformation économique à faible émission de carbone, efficace en termes de ressources et équitable. Pour le Canada, il s'agit d'un élément essentiel d'une réconciliation économique significative

Je me réjouis de travailler avec les communautés autochtones de tout le Canada pour mettre en place des partenariats respectueux, collaboratifs et novateurs qui permettront aux premiers gardiens des forêts canadiennes de rester les leaders et les décideurs dela restauration et de la préservation de ces dernières.

Les relations qui se nouent dans le cadre de ce travail, ainsi que l'impact de l'engagement communautaire, vont véritablement transformer notre pays. J'espère rester dans les parages pendant encore plus de 30 ans pour assister au retour en bonne santé de la nature et de ses magnifiques dividendes. 

Nous n'en sommes qu'au début.

JP Gladu

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