Transformer l'éducation climatique pour un avenir prospère : Une conversation avec Michèle de DoorNumberOne

Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale de l'éducation, nous mettons en lumière le rôle essentiel que joue l'éducation dans la construction d'un avenir durable. Alors que nous sommes confrontés à des défis climatiques de plus en plus importants, il n'a jamais été aussi crucial de donner à la jeunesse canadienne les connaissances, les compétences et l'inspiration nécessaires pour ouvrir la voie. Pour explorer cette intersection entre l'éducation et l'action climatique, nous avons fait appel à une experte, Michèle Andrews, cofondatrice, directrice exécutive et membre du conseil d'administration de DoorNumberOne, ainsi que conseillère auprès de la Forest Trust Corporation du Canada. Conseil consultatif national de la Corporation fiduciaire des forêts du Canada.

Dans cette conversation, nous discutons de son point de vue sur l'importance de favoriser la gestion de l'environnement chez les jeunes et sur la façon dont l'éducation est un catalyseur pour une action climatique significative au Canada.

Taylor Piotrowski (CFFC): Michèle, vous travaillez dans le domaine de l'éducation climatique avec votre organisation, DoorNumberOne, depuis de nombreuses années. Pouvez-vous nous parler brièvement de votre travail et de l'impact que vous avez eu jusqu'à présent ?

Michèle Andrews: Merci, Taylor. Nous avons créé DoorNumberOne en 2020 et lancé le Programme d'accélération de l'action climatique environ un an et demi plus tard. Au départ, nous avons mené un projet pilote avec 13 écoles, et aujourd'hui nous travaillons avec plus de 25 écoles dans cinq provinces du Canada. Nous venons d'intégrer notre première école américaine à Washington, D.C.

Notre programme est un engagement de trois ans dans le cadre duquel les écoles créent et mettent en œuvre des plans d'action audacieux et ambitieux pour le climat et la nature dans l'ensemble de l'école. Ce qui est unique, c'est la manière dont ces plans sont élaborés en collaboration. Les équipes sont composées d'élèves, d'administrateurs principaux, de professeurs, de personnel d'exploitation et même de parents. Ils apprennent ensemble et agissent ensemble.

L'un de nos impacts les plus importants a été de faire évoluer l'état d'esprit de la durabilité vers la régénération. Nous demandons aux écoles de réfléchir à la question suivante : et si chacune de leurs actions contribuait à un monde prospère pour tous les êtres humains et le reste de la nature ?

Taylor: Je sais que l'intégration de stratégies relatives au climat et à la nature dans les écoles n'est pas sans poser de problèmes. Quels sont les principaux obstacles auxquels les écoles sont confrontées dans ce processus ?

Michèle: L'un des plus grands défis consiste à trouver le temps nécessaire pour que les équipes interdisciplinaires apprennent et planifient ensemble. Un autre défi consiste à convaincre les chefs d'établissement de la nécessité d'en faire une priorité.

Cela dit, nous avons été témoins d'un leadership remarquable de la part des élèves, du personnel et des directeurs d'école. Les directeurs qui ouvrent la voie et donnent la priorité à l'action en faveur du climat et de la nature font une énorme différence. Le plus grand défi, comme pour la société dans son ensemble, est de garder l'action climatique au premier plan et de s'assurer que les mesures prises sont vraiment significatives.

Taylor: En ce qui concerne le changement systémique, comment pensez-vous que les gouvernements ont influencé l'éducation climatique ?

Michèle: Malheureusement, l'éducation au climat et à la nature n'occupe pas la place qu'elle devrait occuper dans les programmes d'études aujourd'hui. Ellen Field, une éducatrice climatique de renom, a mené une étude montrant que le changement climatique n'est pas suffisamment représenté dans les programmes scolaires provinciaux. Toutefois, il existe des outils tels que le nouveau document d'orientation de l'UNESCO sur l'écologisation des programmes d'études, de sorte que les gouvernements n'ont pas à réinventer la roue. Les ressources sont là, il suffit que les responsables des provinces et des États reconnaissent qu'il s'agit d'une priorité urgente pour doter nos enfants des connaissances dont ils ont besoin.

Taylor: Lorsque l'éducation au climat a lieu, où se déroulent ces conversations ?

Michèle: Elle repose souvent sur des enseignants passionnés qui intègrent les thèmes du climat et de la nature dans leurs cours, que ce soit à l'école maternelle, élémentaire ou secondaire. Ces enseignants inspirent les élèves et laissent souvent un impact durable. Cependant, les efforts sont incohérents et non systémiques, ce qui limite la portée et la profondeur de l'éducation climatique.

Taylor: Les jeunes sont de plus en plus nombreux à mener la charge en matière d'action climatique. Quel rôle pensez-vous qu'ils joueront dans ce mouvement ?

Michèle: Les jeunes apportent une clarté morale aux questions climatiques. Ils voient clairement les enjeux et ne sont pas gênés par les compromis que font souvent les générations plus âgées. Cette clarté fait d'eux des leaders et des motivateurs puissants.

Leur activisme - que ce soit dans la rue, sur les médias sociaux ou par le biais d'actions communautaires - sert également d'antidote à l'éco-anxiété. En agissant, ils transforment l'anxiété en espoir et en objectif.

Taylor: Quels sont les principaux obstacles auxquels les jeunes sont confrontés lorsqu'ils s'engagent dans l'action climatique ?

Michèle: L'un des défis consiste à trouver des opportunités, mais elles existent. De nombreuses organisations, y compris la Forest Trust Corporation du Canada, offrent aux jeunes des moyens significatifs de contribuer. J'encourage les jeunes à entrer en contact avec des groupes locaux, à poser leur candidature à des postes bénévoles ou rémunérés et à éviter le piège de l'autosatisfaction.

Taylor: Comment les éducateurs, les employeurs et les activistes peuvent-ils contribuer à ce que les jeunes soient stimulés plutôt que désemparés ?

Michèle: Donnez-leur une place légitime à la table et écoutez vraiment ce qu'ils ont à dire. Les jeunes apportent des idées profondes et des perspectives nouvelles. Il est également essentiel de créer des espaces où ils peuvent travailler avec leurs pairs sur des projets qui les inspirent, que ce soit à l'école, dans leur quartier ou dans le cadre d'initiatives plus larges.

Taylor: Enfin, quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent changer les choses ?

Michèle: Ne doutez pas de votre capacité à créer le changement. Regardez Greta Thunberg - sa grève scolaire en solo a inspiré un mouvement mondial.

Pour vous guider, je vous recommande le diagramme de Venn sur le climat du Dr Ayana Elizabeth Johnson. Il pose la question suivante : En quoi êtes-vous doué ? Qu'est-ce qui vous apporte de la joie ? Que faut-il faire ? L'intersection de ces réponses peut vous guider vers une action significative, qu'il s'agisse d'activisme, de communication, de conception ou d'une autre passion.

Taylor: C'est un conseil fantastique. Quelques réflexions finales sur la façon dont l'éducation peut façonner un avenir prospère ?

Michèle: Les écoles sont des centres d'apprentissage et d'action intergénérationnels. Elles peuvent inspirer les gens de toutes les générations à travailler ensemble dans les communautés et à viser, au-delà de la "durabilité", un avenir prospère pour tous.

Pour en savoir plus sur le travail vital accompli, consultez le site DoorNumberOne.orget suivez-les sur Instagram et sur LinkedIn. Restez à l'écoute pour des mises à jour sur les initiatives axées sur la jeunesse qui seront lancées prochainement avec la Société fiduciaire forestière du Canada.

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