Les startups spécialisées dans la technologie climatique font passer leurs profits avant la planète.
L'écosystème canadien des technologies climatiques comprend que l'atténuation du changement climatique repose sur un équilibre délicat où les profits sont nécessaires pour que la planète ait de l'importance. En nous concentrant sur la croissance et l'échelle, nous pouvons forcer les marchés financiers à en tenir compte.
Au début du siècle, les économistes ont inventé le triple bilan, où les bénéfices étaient l'un des trois facteurs égaux pour déterminer la santé et le succès d'une organisation. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises en démarrage axées sur le climat considèrent les profits comme le seul et plus important facteur de réussite. Le capital-risque canadien a rapidement compris que pour avoir un impact significatif sur le changement climatique, les startups ne doivent pas être des organisations caritatives ou des organismes sans but lucratif, mais plutôt des sociétés financées par du capital-risque et axées sur le rendement pour les actionnaires.
À l'échelle nationale, la pratique Cleantech de BDC mène à des investissements axés sur le profit dans des entreprises de technologies propres. En 2018, BDC s'est engagée à déployer 600 millions de dollars d'ici 2023, sous forme de dette et d'actions, dans des entreprises à fort potentiel dotées d'une technologie éprouvée, d'une traction sur le marché et de la capacité de passer à une échelle supérieure à 100 millions de dollars de revenus annuels. De même, ArcTern Ventures a investi dans des entreprises ayant un impact positif sur l'environnement tout en prouvant leur rentabilité.
L'écosystème canadien comprend également des accélérateurs dont l'objectif est d'aider les entreprises en démarrage à valider leurs modèles d'affaires, à faire progresser les technologies et à créer un impact mondial. Mission from MaRS, l'accélérateur climatique du MaRS Discovery District, s'y emploie en identifiant, en mettant en œuvre et en développant des solutions canadiennes de technologie climatique ayant le plus grand potentiel de réduction des émissions de GES tout en répondant économiquement aux besoins de l'industrie.
Ce qui est le plus impressionnant, c'est que les startups canadiennes gagnent le jeu de l'investissement en gardant à l'esprit la rentabilité. L'entreprise BrainBox AI, basée à Montréal, a mis au point un moyen d'utiliser efficacement le système de chauffage, de ventilation et de climatisation d'un bâtiment pour réduire la consommation d'énergie (augmentant ainsi les bénéfices nets), ce qui lui a permis de lever plus de 38 millions de dollars américains. Grâce à la technologie Brainbox AI, la consommation d'énergie des bâtiments peut être réduite jusqu'à 25 %, ce qui contribue à réduire l'empreinte carbone globale de 20 à 40 %. De même, la startup e-Zinc, basée à Toronto, a levé plus de 25 millions de dollars américains en financement de série A afin d'établir des capacités de production pour sa technologie de stockage d'énergie de longue durée à base de zinc. Ces deux entreprises ont un réel potentiel de croissance et offrent des moyens efficaces de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
En tant qu'entreprise à croissance précoce construisant des Smart Forests™, le Canada's Forest Trust s'est lancé dans l'écosystème des technologies climatiques afin de fournir une solution aux entreprises, aux organisations, aux écoles, aux communautés et aux particuliers pour compenser leur impact sur le carbone. En plus de fournir un moyen d'investir dans la construction d'une forêt, le Trust forestier du Canada offre un moyen pratique pour quiconque de calculer son chemin d'investissement pour réduire son empreinte carbone avec la puissance de la séquestration du carbone basée sur la nature. Reconnaissant que la lutte contre le changement climatique n'a pas de solutions à court terme, le Trust forestier du Canada réduit l'empreinte carbone de la société grâce à un changement multigénérationnel qui nécessite un équilibre entre les technologies propres, le reboisement et la biodiversité.
Dans l'écosystème canadien des startups, les objectifs liés au climat sont souvent mieux perçus lorsqu'ils passent après les bénéfices, tandis que l'évaluation de la planète, des bénéfices et des personnes reste efficace pour évaluer le succès des entreprises. Ce qui est clair, c'est que le changement climatique doit être attaqué sous tous les angles, de la décarbonisation progressive à la reforestation. Et pour y parvenir, nous avons besoin d'une innovation audacieuse et d'investissements significatifs dans l'espace des technologies climatiques.